distinguait trois sortes d'amitié :
- l'amitié en vue du plaisir ;
- l'amitié en vue de l'intérêt ;
- l'amitié des hommes de bien, semblables par la vertu.
Pour Aristote, la seule véritable amitié est l'amitié vertueuse. Cette dernière est recherchée par
tout homme, même si tout homme ne la rencontre pas nécessairement. Elle peut naître entre deux individus d'« égale vertu » selon le philosophe et se distingue de l'amour en cela que l'amour crée une dépendance entre les individus. Toujours selon Aristote, l'ami vertueux (« véritable ») est le seul qui
permet à un homme de progresser car l'ami vertueux est en réalité le miroir dans lequel il est possible de se voir tel que l'on est. Cette situation idéale permet alors aux amis de
voir leur vertu progresser, leur donnant ainsi accès au bonheur, notion évoquée dans le dernier livre de l'Éthique à Nicomaque et qui est, pour Aristote, la plus importante.
Aristote pose ainsi l'amitié (véritable) comme pré-requis indispensable pour accéder au bonheur.
La relation d'amitié est aujourd'hui généralement définie comme une sympathie durable entre deux personnes. Elle naîtrait notamment de la découverte d'affinités ou de points communs : plus les
centres d'intérêts communs sont nombreux, plus l'amitié a de chances de devenir forte. Elle implique souvent un partage de valeurs morales communes.
Une relation d'amitié peut prendre différentes formes ; de l'entraide, l'écoute réciproque, à l'échange de conseils, au soutien, en passant par le partage
de loisirs.
- “[...] L’amour fait communiquer et unit ce qui sinon ne se rencontrerait jamais; la communication fait aimer ce qui sinon ne se rencontrerait jamais” Edgar Morin, dans
le tome 1 de "La méthode" (la nature de la nature, 1977), page 256 (Le Seuil, Nouvelle édition, coll. Points 1981)
François de Sales [modifier]
Dans Introduction à la vie dévote (1619) François de Sales écrit : L'amour tient le premier rang entre les passions de
l'âme: c'est le roi de tous les mouvements du coeur, il convertit tout le reste à soi et nous rend tels que ce qu'il aime. Prenez donc bien garde, ma Philothée, de n'en point avoir de mauvais, car tout aussitôt, vous seriez
toute mauvaise. Or l'amitié est le plus dangereux amour de tous, parce que les autres amours peuvent être sans communication [échange et participation], mais l'amitié étant totalement fondée sur
icelle, on ne peut presque l'avoir avec une personne sans participer à ses qualités [manières d'être]. Tout amour n'est pas amitié car, 1. On peut aimer sans être aimé, et lors il y a de l’amour,
mais non pas de l’amitié, d’autant que l’amitié est un amour mutuel, et s’il n’est pas mutuel ce n’est pas amitié; 2. Et ne suffit pas qu’il soit mutuel, mais il faut que les parties qui
s’entr’aiment sachent leur réciproque affection, car si elles l’ignorent elles auront de l’amour, mais non pas de l’amitié. 3. Il faut avec cela qu’il y ait entre elles quelque sorte de communication
qui soit le fondement de l’amitié. [1]
De Montaigne à Teilhard de Chardin [modifier]
Raphaël, Autoportrait avec un ami, 1517-1519
Le texte suivant est bien connu mais l'on n'en fait souvent lire que le premier paragraphe:
« Au demeurant, ce que nous appellons ordinairement amis et amitiez, ce ne sont qu'accoinctances et familiaritez nouees par quelque occasion ou commodité, par le moyen de laquelle nos ames s'entretiennent. En l'amitié
dequoy je parle, elles se meslent et confondent l'une en l'autre, d'un meslange si universel, qu'elles effacent, et ne retrouvent plus la cousture qui les a joinctes. Si on me presse de dire pourquoy je l'aymoys, je sens que cela ne se peut exprimer,
qu'en respondant : Par ce que c'estoit luy, par ce que c'estoit moy. [1] »
Plus que le patron des amitiés molles et regulieres [modifier]
La suite met l'accent sur une dimension que l'on pourrait appeler "extraordinaire" de l'amitié car elle ne s'exprime pas souvent de cette manière:
« (...) à nostre premiere rencontre, qui fut par hazard en une grande feste et compagnie de ville, nous nous trouvasmes si prins, si cognus, si obligez entre nous, que rien des lors ne nous fut si proche, que l'un à
l'autre. Il escrivit une Satyre Latine excellente, qui est publiee : par laquelle il excuse et explique la precipitation de nostre intelligence, si promptement parvenue à sa perfection. Ayant si peu à durer, et ayant si tard
commencé (car nous estions tous deux hommes faicts : et luy plus de quelque annee) elle n'avoit point à perdre temps. Et n'avoit à se regler au patron des amitiez molles et regulieres, aus quelles il faut tant de precautions
de longue et preallable conversation. Cette cy n'a point d'autre idee que d'elle mesme, et ne se peut rapporter qu'à soy. Ce n'est pas une speciale consideration, ny deux, ny trois, ny quatre, ny mille : c'est je ne sçay quelle
quinte-essence de tout ce meslange, qui ayant saisi toute ma volonté, l'amena se plonger et se perdre dans la sienne, qui ayant saisi toute sa volonté, l'amena se plonger et se perdre en la mienne : d'une faim, d'une concurrence
pareille. Je dis perdre à la verité, ne nous reservant rien qui nous fust propre, ny qui fust ou sien ou mien. [2] »
Le mélange des volontés fait songer à ce que dit Teilhard de Chardin dans Le milieu divin:
« J'ai ardemment goûté la joie surhumaine de me rompre et de me perdre dans l'âme de ceux à qui me destinait la bien mystérieuse dilection humaine. »
Le divin dans l'amitié d'Augustin à Montaigne [modifier]
En fait, Montaigne écrivait déjà des lignes aussi fortes - sinon même plus fortes - que le célèbre jésuite à propos de la Boétie:
« Quand Lælius en presence des Consuls Romains, lesquels apres la condemnation de Tiberius Gracchus, poursuivoient tous ceux qui avoient esté de son intelligence, vint à s'enquerir de Caius Blosius (qui estoit le
principal de ses amis) combien il eust voulu faire pour luy, et qu'il eust respondu : Toutes choses. Comment toutes choses ? suivit-il, et quoy, s'il t'eust commandé de mettre le feu en nos temples ? Il ne me l'eust jamais
commandé, repliqua Blosius. Mais s'il l'eust fait ? adjousta Lælius : J'y eusse obey, respondit-il. S'il estoit si parfaictement amy de Gracchus, comme disent les histoires, il n'avoit que faire d'offenser les Consuls par cette
derniere et hardie confession : et ne se devoit departir de l'asseurance qu'il avoit de la volonté de Gracchus. Mais toutesfois ceux qui accusent cette responce comme seditieuse, n'entendent pas bien ce mystere : et ne presupposent
pas comme il est, qu'il tenoit la volonté de Gracchus en sa manche, et par puissance et par cognoissance. Ils estoient plus amis que citoyens, plus amis qu'amis ou que ennemis de leur païs, qu'amis d'ambition et de trouble. S'estans
parfaittement commis, l'un à l'autre, ils tenoient parfaittement les renes de l'inclination l'un de l'autre : et faictes guider cet harnois, par la vertu et conduitte de la raison (comme aussi est il du tout impossible de l'atteler sans
cela) la responce de Blosius est telle, qu'elle devoit estre. Si leurs actions se demancherent, ils n'estoient ny amis, selon ma mesure, l'un de l'autre, ny amis à eux mesmes. Au demeurant cette response ne sonne non plus que feroit la mienne,
à qui s'enquerroit à moy de cette façon : Si vostre volonté vous commandoit de tuer vostre fille, la tueriez vous ? et que je l'accordasse : car cela ne porte aucun tesmoignage de consentement à ce
faire : par ce que je ne suis point en doute de ma volonté, et tout aussi peu de celle d'un tel amy. Il n'est pas en la puissance de tous les discours du monde, de me desloger de la certitude, que j'ay des intentions et jugemens du
mien : aucune de ses actions ne me sçauroit estre presentee, quelque visage qu'elle eust, que je n'en trouvasse incontinent le ressort. Nos ames ont charié si uniment ensemble : elles se sont considerees d'une si ardante
affection, et de pareille affection descouvertes jusques au fin fond des entrailles l'une à l'autre : que non seulement je cognoissoy la sienne comme la mienne, mais je me fusse certainement plus volontiers fié à luy de moy,
qu'à moy. »
Je me fusse certainemement plus volontiers fié à luy de moy, qu'à moy fait nécessairement songer à la parole de Saint-Augustin sur Dieu:
Intimior, intimo mihi [Dieu m'est plus intime à moi-même qu'à moi-même] [3]
Une conduite morale cependant impossible à universaliser [modifier]
Examinant les différentes formes de mépris social Axel Honneth, distingue dans Intégrité et mépris [4] a) les humiliations physiques par le viol ou la torture de la personnalité individuelle, b) l'exclusion sociale c) le mépris pour des
formes de réalisation de soi. La première forme est le traitement humain le plus dégradant car dit-il, ce mépris dépouille l'être humain de l'autonomie physique dans son rapport à lui-même et
il détruit par là même une composante élémentaire de sa confiance au monde[5]. Une telle destruction exige une forme de reconnaissance que Hegel appela dans sa jeunesse et sa phase romantique l' amour
et qui concerne l'amitié.
Les besoins et les affects ne peuvent être confirmés que si on les satisfait directement et par conséquent la reconnaissance doit prendre la forme d'une approbation et d'un encouragement affectifs, ce qui ne se peut que dans
une relation de reconnaissance où des personnes en chair et en os se portent des sentiments d'estime particuliers. A partir de là, l'individu peut adopter à son égard une attitude de confiance en soi, notamment
dans l'expression de ses besoins et émotions. Ce mode de rapport - dans lequel on peut inclure l'amitié - n'est pas généralisable, notamment parce que ces attitudes ne peuvent être exigibles des individus comme on en
peut exiger l'obéissance à la loi, aux valeurs de solidarité etc. Honneth écrit donc à propos de l'amitié
« Ce mode de rapport de reconnaissance n'est pas généralisable au-delà du cercle des relations sociales primaires telles qu'elle apparaissent dans les liens affectifs de type familial dans les amitiés ou
dans les relations amoureuses. Puisque les attitudes d'affirmation émotionnelle sont liées à des présuppositions de sympathgie et d'attrait qui ne sont pas à la disposition des individus, ces attitudes ne peuvent
être indéfiniment étendues pour couvrir un nombre toujours plus grand de partenaires d'interaction. Cette attitude de reconnaissance implique donc un particularisme moral qu'aucune tentative d'universalisation ne peut faire
disparaître. [6] »
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La vision orientale et spécialement japonaise de l'amitié s'exprime par la notion d'amae. C'est pour cela que l'amitié est aussi vécue et utilisée dans la dynamique
d'entreprise (voir les articles connexes "Toyota", esprit d'équipe, etc.). De plus, on observe, que même l'amitié est mêlée à l'honneur, qui est un sentiment très présent au Japon.
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Son [qui ?] meilleur ami et compagnon était Abu Bakr Assidik. Dans l'islam, l'amitié est une des clés du bonheur. Dans le Coran,il est
écrit : "aime ton prochain plus que toi-même".L'amitié est aussi un "devoir" pour les musulmans en tant que frères et soeurs par rapport à l'Islam.
Approche ethnolinguistique [modifier]
- Bien que le terme concerne initialement des individus (au moins deux), il est parfois utilisé dans un but politique à propos d'états ou de peuples (exemple : « l'amitié franco-allemande »), pouvant en ce cas signifier une affinité ou une
complémentarité entre les peuples.
- Cette considération initiale prend toute sa dimension culturelle au plan ethnologique : les langues orientales soulignent de manière particulière, en effet, la relation entre deux personnes (voir duel)
- Le grammairien suggère d'ailleurs que la proximité affective du « nous deux » est trompeuse : ainsi, l'amitié, la sympathie, ne se
limiterait pas au couple d'individus dans l'amour ou l'amitié, mais pourrait concerner le fonctionnement humain de ces cultures.
- C'est du moins ce que suggère la considération élargie des langues orientales : on ne peut évoquer le duel sans en souligner l'importance
fondamentale en extrême-Orient, des points de vues culturel, industriel et religieux (voir Yin-Yang).
Approche socioéconomique et « amitiés entre les peuples » [modifier]
Gravure de William Blake représentant métaphoriquement l'Europe soutenue par l'Afrique et l'Amérique ( 1796), illustrant un ouvrage de
John Gabriel Stedman racontant une expédition de 5 ans (1772 à 1777) au Guyana contre les esclaves noirs
révoltés du Surinam [7]Cette
image sensuelle loin d'évoquer la violence des répressions contre les esclaves, appelle un idéal d'amitié entre les peuples, mais son titre montre aussi la conscience de la dépendance économique de l'Europe
à l'égard des ressources de ces deux continents
L'amitié entre les peuples est souvent évoquée - depuis le XIXe siècle surtout - dans le cadre d'alliances politiques, militaires, commerciales ou économiques, que dans des contextes plus altruistes. Elle est par
exemple portée par des organisations caritatives, des ONG (médecins sans frontières, vétérinaires sans
frontière...), des associations de migrants, des institutions telle que l'ONU, l'UNESCO, ou
par les églises missionnaires. La création de l'Union Européenne a d'abord eu une base économique, et vise toujours explicitement le développement de sa compétitivité, mais les échanges
d'étudiants (programme Erasmus) évoquent cette notion, qui était aussi au cœur de l'internationale socialiste et du projet d'internationale communiste, non sans ambiguïtés parfois.
Du point de vue asiatique, les relations humaines sont si importantes au cœur de l’économie qu’il existe un mot
pour les désigner au Japon : nemawashi.
L'amitié entre les peuples ne s'adresse pas qu'aux relations entre pays, mais aussi entre individus d'origines différentes dans un même pays, ainsi le sigle MRAP signifie-t-il en France : Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples.
Approche politique [modifier]
Hannah Arendt affirme que l'amitié est fondamentalement politique :
« Nous avons coutume aujourd’hui de ne voir dans l’amitié qu’un phénomène de l’intimité, où les amis s’ouvrent leur âme sans tenir compte du monde et de ses
exigences. Rousseau, et non Lessing, est le meilleur représentant de cette conception conforme à
l’aliénation de l’individu moderne qui ne peut se révéler vraiment qu’à l’écart de toute vie publique, dans l’intimité et le face à face. Ainsi nous est-il difficile de
comprendre l’importance politique de l’amitié. Lorsque, par exemple, nous lisons chez Aristote que la philia, l’amitié entre citoyens, est l’une des conditions
fondamentales du bien-être commun, nous avons tendance à croire qu’il parle seulement de l’absence de factions et de guerre civile au sein de la cité. Mais pour les Grecs,
l’essence de l’amitié consistait dans le discours. Ils soutenaient que seul un “parler-ensemble” constant unissait les citoyens en une polis. Avec le dialogue se manifeste l’importance politique de
l’amitié, et de son humanité propre. Le dialogue (à la différence des conversations intimes où les âmes individuelles parlent d’elles-mêmes), si imprégné qu’il puisse
être du plaisir pris à la présence de l’ami, se soucie du monde commun, qui reste inhumain en un sens très littéral, tant que des hommes n’en débattent pas constamment. Car le monde
n’est pas humain pour avoir été fait par des hommes, et il ne devient pas humain parce que la voix humaine y résonne, mais seulement lorsqu’il est devenu objet de dialogue. Quelque intensément que les choses du
monde nous affectent, quelque profondément qu’elles puissent nous émouvoir et nous stimuler, elles ne deviennent humaines pour nous qu’au moment où nous pouvons en débattre avec nos semblables. Tout ce qui ne
peut devenir objet de dialogue peut bien être sublime, horrible ou mystérieux, voire trouver voix humaine à travers laquelle résonner dans le monde, mais ce n’est pas vraiment humain. Nous humanisons ce qui se passe
dans le monde et en nous en en parlant, et, dans ce parler, nous apprenons à être humains. Cette humanité qui se réalise dans les conversations de l’amitié, les Grecs l’appelaient philanthropia,
“amour de l’homme”, parce qu’elle se manifeste en une disposition à partager le monde avec d’autres hommes. »
— Hannah Arendt, Vies politiques, Gallimard, Paris, 1974, p. 34-35
Approche socioculturelle [modifier]
Le fonctionnement socio-économique ci-avant défini peut sembler « idéal ».
La mondialisation a accru la compétition entre les économies et les pays, ainsi que les inégalités. Dans le même temps, les forums sociaux et
diverses ONG continuent à porter l'idée d'amitié entre les peuples.
Approche historique [modifier]
Évoquer l’amitié des peuples sous l’angle ethno-sociologique ne suffit pas à rendre compte de la réalité des faits. Ainsi, l’importance de l’amitié, au cœur du processus de
construction européen, a-t-elle été ratifiée par traité entre Français et Allemands, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale : c'est l'amitié franco-allemande.
Notes et références [modifier]
- ↑ En français d'aujourd'hui : Au demeurant, ce que nous appelons ordinairement amis et amitiés, ce ne sont qu'accointances et
familiarités nouées par quelque occasion ou commodité, par le moyen de laquelle nos âmes s'entretiennent. En l'amitié de quoi je parle, elles se mêlent et confondent l'une en l'autre, d'un mélange si
universel qu'elles effacent et ne retrouvent plus la couture qui les a jointes. Si on me presse de dire pourquoi je l'aimais, je sens que cela ne se peut exprimer qu'en répondant : «Parce que c'était lui, parce que
c'était moi. Montaigne, De l'Amitié [archive]
- ↑ en français d'aujourd'hui : à notre première rencontre, qui fut par hasard en une grande fête et compagnie
de ville, nous nous trouvâmes si pris, si connus, si obligés entre nous, que rien dès lors ne nous fut si proche que l'un à l'autre. Il écrivit une satyre latine excellente, qui est publiée, par laquelle il
excuse et explique la précipitation de notre intelligence [notre entente], si promptement parvenue à sa perfection. Ayant si peu à durer, et ayant si tard commencé (car nous étions tous deux hommes faits, et lui de
quelques années de plus) [Montaigne avait alors 25 ans, La Boétie 28], elle n'avait point à perdre de temps et à se régler au patron des amitiés molles et régulières, auxquelles il faut tant de
précautions de longue et préalable conversation. Celle-ci n'a point d'autre idée que d'elle-même, et ne se peut rapporter qu'à soi. Ce n'est pas une spéciale considération, ni deux, ni trois, ni quatre,
ni mille : c'est je ne sais quelle quintessence de tout ce mélange, qui, ayant saisi toute ma volonté, l'amena se plonger et se perdre dans la sienne; qui, ayant saisi toute sa volonté, l'amena se plonger et se perdre en la
mienne, d'une faim, d'une concurrence pareille. Je dis perdre, à la vérité, ne nous réservant rien qui nous fût propre, ni qui fût ou sien, ou mien. Montaigne, De l'Amitié [archive]
- ↑ voir ce texte où
Augustin, prolonge Heidegger [archive]
- ↑ Axel Honneth, Integrität und Missachtung, mercur, 501, 1993, pp. 1043-1054. Une traduction française dans
Intégrité et mépris : Principes d’une morale de la reconnaissance, in Recherches sociologiques, Volume XXX, numéro 2, 1999. Cette traduction se retrouve également ici en lignes en
extraits chez Pierre Ansay [archive]
- ↑ A.Honneth, op. cit.
- ↑ Ibidem
- ↑ Five Years' Expedition against the Revolted Negroes of Surinam in Guiana on the Wild Coast of South America; from the Year 1772 to 1777. . . 2 vols
Articles connexes [modifier]
- Lysis, Platon
- L'Amitié, Francesco Alberoni. Paris, Pocket, 1995
- Qu'est-ce que la philosophie ?, Gilles Deleuze et Félix Guattari. Paris, Minuit, 1991
- Politiques de l'amitié, Jacques Derrida. Paris, Galilée, 1994
- « De l’amitié comme mode de vie », Michel Foucault. Texte 293, Dits et
écrits, t.IV, Paris, Gallimard, 1994
- À force d'amitié, Laurent Dubreuil, Hermann, 2009
- Eloge de l'amitié, Tahar Ben Jelloun
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